Visite à Pluton

La sonde New Horizons de la Nasa a rendu visite à Pluton, une planète « naine » située à une distance très éloignée de la terre (environ 35 fois la distance terre-soleil). C’est un véritable exploit à mes yeux pour la technologie de permettre un tel voyage avec la précision suffisante pour obtenir des images aux rendus magnifiques. Le voyage a duré plus de 10 ans et la sonde est arrivée avec une bonne précision au bon endroit sans trop d’erreurs techniques.

En fait, elle s’est faite « aider » un peu grâce à l'assistance gravitationnelle de Jupiter, la plus grosse planète de notre système solaire. C’est un peu le jeu du billard cosmique : grâce à la gravitation, la force qui régit les masses dans l’univers, la sonde a acquis plus de vitesse et sa trajectoire vers Pluton s'est améliorée (pour bien viser au bon endroit). La notion de « billard » est un peu là comme un abus de langage, car en fait il n’y a pas de contact entre Jupiter et la sonde : c’est plus une interaction à distance grâce au champ gravitationnel de Jupiter. Le principe est proche des forces des marées de la Lune sur les grandes surfaces liquides sur Terre. La Lune influence les masses liquides de la Terre et perturbe leur mouvement à cause de l'attraction gravitationnelle de la Lune. La sonde est influencée par le champ gravitationnel de Jupiter et modifie sa trajectoire et sa vitesse en conséquence. La trajectoire d'un boulet lancé par un canon s'explique aussi par la force de la gravitation (notez que d'autres forces peuvent influencer sa trajectoire sur terre). Il n'y a rien de mystérieux sur ce phénomène et c'est très bien maîtrisé aujourd'hui : la preuve...

Figure 1 : principe schématique de l'assistance gravitationnelle pour New Horizons. Une image plus détaillée est disponible sur le site suivant. 

La technologie derrière la sonde est vraiment une évolution supérieure par rapport aux sondes précédentes bien connues : elle a de nombreux instruments embarqués de nouvelle génération, elle a plusieurs modes de communication avec la terre pour améliorer le transit des données et elle peut se mettre régulièrement en mode veille pour diminuer sa consommation électrique. Bref, les sondes sont presque devenues très intelligentes…

Les résultats obtenus en imagerie sont magnifiques et avec une qualité étonnante malgré la vitesse de la sonde lors de sa visite. On aurait pu s’attendre à une planète cratérisée comme un astéroïde à cette distance mais c’est très différent de ce résultat : une planète avec des plaines, des montagnes et des paysages très variés et avec en plus une très fine atmosphère (la planète a été vue aussi de dos par la sonde qui est passée très vite) ou encore avec des probables volcans. Bref, un nouveau monde à découvrir : la sonde va nous transmettre de nouveaux résultats très régulièrement grâce à un mode de compression sophistiqué des données. 

En tous cas, je vous recommande de surveiller régulièrement les résultats de cette sonde… qui va continuer son voyage aux confins du système solaire….

Une prochaine sonde interplanétaire à suivre est à mon avis Juno en visite chez Jupiter...